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DEPUIS LEIBNIZ ET WOLF.


aucune contradiction. La réaction qui résulte de leur croyance sur les principes subjectifs de la moralité et sur leur autorité, par conséquent sur l'action et l’omission, est aussi morale par l’intention.

Mais ne doit-il pas aussi y avoir des preuves théoriques de la vérité de ces croyances, des preuves telles qu’on puisse dire en conséquence qu’il est vraisemblable qu’il y a.un Dieu, qu’il y a dans le monde un rapport moral conforme à la volonté de ce Dieu, d’accord avec l’idée du souverain bien, et une vie future pour chaque homme ? — La réponse est que l’expression de vraisemblable est parfaitement absurde dans l’espèce. Car est vraisemblable {probabile) ce qui a pour soi un motif de crédibilité plus grand que la moitié de la raison suffisante ; ce qui a par conséquent une détermination mathématique de la moralité de la croyance, où ces moments doivent être pris comme uniformes, et où par conséquent il est possible d’approcher de la certitude. Le principe du plus ou moins apparent (vero simile) peut, au contraire, se composer aussi de motifs hétérogènes, et dont par conséquent le rapport à la raison suffisante ne peut être connu.

Or il faut distinguer, même quant à l’espèce (toto genere), le sursensible de ce qui peut être sensiblement connu, parce qu’il est au-dessus de toute connaissance possible. Il n’y a donc pas de voie qui y conduise par là, et sur laquelle nous puissions espérer d’arriver à la certitude dans le champ du sensible. Il u’y a donc aucune approximation de la certitude, aucune croyance qui puisse avoir une vraisemblance de quelque valeur logique.