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PROLÉGOMÈNES.


ment distincts des concepts empiriques, nous aurons ainsi la matière d’une science. La connaissance philosophique se compose de simples concepts a priori.

La Physique est la philosophie de la nature, en tant qu’elle dépend de principes pris de l’expérience. La Métaphysique, au contraire, est la philosophie de la nature, en tant qu’elle dépend de principes a priori. La Morale nous enseigne les principes pratiques de la raison. Les concepts auxquels tout semble être rapporté, sont ceux d’un être suprême et d’un autre monde.

La métaphysique est nécessaire, parce que la raison n’est jamais satisfaite par des concepts empiriques. En effet, elle ne se contente pas de la contemplation des choses ou de l’expérience, c’est-à-dire de la connaissance du monde sensible. Les concepts de Dieu et de l’immortalité de l’âme sont les deux grands mobiles qui font sortir la raison du champ de l’expérience.

Une question capitale est celle de savoir comment des connaissances a priori sont possibles. Les mathématiques pures tout entières sont une science qui contient de simples concepts a priori, et dont le fondement ne consiste point dans des concepts empiriques. On a déjà fait voir qu’il y a réellement de ces connaissances a priori ; qu’il y a même une science formée tout entière de