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DU VRAI CULTE ET DU FAUX CULTE

faire usage pour expliquer notre Idée d’une religion révélée en général ; nous nous servons en ce cas de ce livre comme d’un quelconque de ceux, si nombreux, qui traitent de la religion et de la vertu sous le couvert d’une révélation, pour y chercher des illustrations de la méthode, en soi utile, qui consiste à mettre en lumière ce qu’il peut contenir de religion pure de la raison, de religion par suite universelle, sans vouloir, ce faisant, empiéter du reste sur le domaine de ceux qui ont la charge d’interpréter ce livre en sa qualité de sommaire de toutes les doctrines positives et révélées, ni attaquer leur interprétation, qui se base sur la science. Ces derniers, au contraire, ne pourront que gagner, puisqu’ils se proposent le même but, c’est-à-dire le bien moral, à voir les philosophes arriver par les propres forces des principes de leur raison, au même point où la révélation veut, par une autre voie, conduire les mortels. — Nous prendrons ici comme guide le Nouveau Testament, source des croyances chrétiennes, et, en appliquant notre point de vue, nous envisagerons dans les deux chapitres qui suivent, d’abord la religion chrétienne comme religion naturelle, puis la même religion comme religion révélée, dans son contenu et d’après les principes qui s’y présentent.