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ANALYSE DE LA CRITIQUE


à la catégorie de la causalité les prédicables de la force, de l'action, de la passion ; à la catégorie de la communauté, ceux de la présence, de la résistance ; aux prédicaments de la modalité, les prédicables de la naissance, de la fin, du changement, etc. (p. 140) ; » mais, comme il ne s’agit ici que des principes du système de l’entendement pur et non pas de l’exécution même de ce système, ce n’est pas ici le lieu d’entreprendre ce travail.

Dans la seconde édition de la Critique de la raison pure, Kant a ajouté sur la table des catégories quelques observations qui ont, selon lui, une certaine importance relativement à la forme scientifique de toutes les connaissances rationnelles. Notons au moins les principales :

l° Des quatre classes de concepts dont se compose la table des catégories, les deux premières (quantité et qualité) se rapportent aux objets de l’intuition, pure ou empirique, tandis que les deux dernières (relation et modalité) concernent l’existence de ces objets, soit par rapport les uns aux autres, soit par rapport à l’entendement. Kant propose en conséquence d’appeler mathématiques les catégories de ces deux premières classes, et dynamiques celles des deux dernières.

2° Dans chaque classe la troisième catégorie résulte toujours de l’union de la seconde avec la première : « Ainsi la totalité n’est autre chose que la réalité jointe à la négation ; — la communauté, que la causalité d’une substance déterminée par une autre, qu’elle détermine à son tour ; — la nécessité enfin, que l’existence donnée par la possibilité même (p. 142). » Mais il ne s’en suit pas que la troisième catégorie soit un concept dérivé, et non un concept primitif ; car cette union même de la première catégorie avec la seconde qui produit le troisième concept suppose un acte particulier de l’entendement qui n’est pas identique à celui qui a lieu dans le premier et dans le second. Ainsi, pour concevoir qu’une substance puisse être la cause de quelque chose dans une autre et avoir le concept de la réciprocité, il est sans doute nécessaire d’unir le concept de la cause à celui de la substance, mais il faut encore un acte particulier de l’entendement, car il ne suffit pas de les unir pour concevoir leur influence réciproque.

3* La troisième remarque a pour but de justifier l’accord de la catégorie de la communauté avec la forme du jugement dis-