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454 APPENDICES.

par rapport à leur genre de vie, et qui, malgré leur faiblesse extérieure, ne laissent pas de vivre longtemps, à ne considérer même que la durée de la vie et non leur air maladif. A combien de mes amis ou de mes connaissances n'ai-je pas survécu, qui se glorifiaient d'une santé parfaite, conservée par un genre de vie méthodique, tandis que le germe de la mort (la maladie), prêt à se développer, gisait inaperçu dans leur sein, et tel qui se sentait bien portant ignorait qu'il fût malade ; car la cause d'une mort naturelle ne peut être appelée d'un autre ndm que de celui de maladie. Mais on ne peut sentir la causalité; c'est l'affaire de l'entendement dont le jugement peut errer, tandis que le sentiment ne trompe pas; ce n'est donc que lorsqu'on se sent malade, que Ton dit être tel. Mais on ne se sentirait pas malade, que la maladie peut néanmoins exister dans l'homme d'une manière cachée et prête à se manifester bientôt. C'est pourquoi l'absence de ce sentiment permet simplement de dire, en parlant de sa santé, qu'il semble qu'on se porte bien. Ainsi, la longueur de la vie, si l'on y réfléchit, ne peut prouver que la santé dont on a joui; et la diététique, dans l'art de prolonger la vie (et non d'en jouir), aura d'abord à prouver son habileté ou sa science : comme l'a dit aussi M. Hufeland.

Principe de la Diététique. La diététique ne doit point être calculée sur la commodité; car ce ménagement de ses forces et de sa sensibilité est une délicatesse qui a pour résultat la diminution «t l'épuisement insensible des forces vitales par défaut d'usage, de même que l'épuisement peut résulter d'un emploi excessif et violent. Le stoïcisme, comme principe de la diététique (sustint et obstine) convient donc à la philosophie pratique, non seulement comme morale, mais encore comme médecine. — Celle-ci est donc philosophique lorsque là simple puissance de la raison de l'homme, de dominer ses affections |>hysib;utes par Îm t>rih-