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326 DES CARACTÈRES.

et s'il était instinctif, pourquoi n'a-t-il pas passé aux petits de l'espèce? La caractérisation de l'homme, comme animal raisonnable, se rencontre déjà dans la forme et l'organisation de sa main, de ses doigts et des extrémités des doigts, dont la construction, le sens délicat, font voir que la nature ne l'a pas fait pour une seule manière d'agir sur les choses, mais pour les traiter de toutes façons. La nature, en le rendant ainsi capable d'user de la raison, en lui donnant l'aptitude technique ou d'habileté, a donc caractérisé son espèce comme animal raisonnable. II. L'aptitude pragmatique de la civilisation par la culture, principalement par celle des qualités sociales, et le penchant naturel de son espèce dans les rapports sociaux à sortir de la grossièreté de la simple force personnelle, et à devenir un être moralisé (quoique pas encore moral), destiné à vivre en union avec ses semblables, est donc un degré plus élevé. — L'homme est capable et a besoin d'éducation et d'instruction comme moyen de se former (discipline). C'est donc ici le lieu de se demander (avec ou contre Rousseau) si le caractère du genre humain, quant à ses aptitudes naturel-

animaux; qu'en ce qui regarde les oiseaux de toute espèce, ceux de chant imitaient les sons organiques naturels de toutes sortes d· voix, et que chacun, autant que son gosier le lui permettait, s'unissait à d'autres; ce qui produisit pour chaque espèce le chant déterminé, qui passa plus tard de l'un à l'autre par enseignement (comme par une tradition) ; de la même manière qu'on voit encore le pinson et le rossignol introduire, en différents pays, quelques variantes dans leurs chants.