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CONSÉQUENCES PRATIQUES.

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fût contraire à ses principes de regarder alors comme légitime un gouvernement qu'il avait auparavant présenté comme illégitime : « Ah ! ma chère, lui répondit-il, vous et d'autres femmes voulez aller en carrosse, mais moi je dois être un homme d'honneur. » La femme de Socrate (peut-être aussi celle de Job) était aussi tenue à l'étroit par son courageux mari, mais une vertu mâle brillait dans son caractère, sans rien ôter à son mérite de femme dans la situation où elle se trouvait placée.

Conséquences pratiques.

La femme doit se former et discipliner par la pratique même  ; l'homme n'y entend rien. Le jeune mari domine sa femme plus âgée. La raison en est dans la jalousie, qui fait que celle des deux parties qui est soumise à l'autre dans le commerce des sexes, est préoccupée des atteintes possibles de l'autre à ses droits, et se trouve par là dans la nécessité de se montrer prévenante et attentive. — Une femme expérimentée ne conseillera donc jamais une alliance avec un jeune homme, fût-il de même âge ; car avec le progrès des années, la femme vieillit plus promptement que l'homme, et tout en faisant abstraction de cette inégalité, on ne peut compter avec certitude sur la bonne union qui aurait pour base l'égalité, et une jeune femme intelligente sera plus heureuse avec un