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porte à l’illusion de prendre le subjectif pour quelque chose d’objectif, la voix du sens intime pour une connaissance de la chose même, fait en même temps comprendre le penchant à la superstition.

§ LXXXVI.

Du souverain bien physique.

La plus grande jouissance corporelle qui soit exempte de dégoût, c’est le repos après le travail dans l’état de santé. — Le penchant au repos sans travail préalable est dans tout état paresse. — Cependant une certaine lenteur à retourner à ses occupations, et la douceur du far niente pour mieux reprendre ses forces n’est pas encore de la paresse, parce qu’on, peut encore être (même dans le jeu) occupé agréablement et néanmoins utilement, et que le changement d’occupations, leur différence spécifique est une récréation variée, quand au contraire il faut une résolution d’une certaine force pour reprendre un travail difficile qu’on avait laissé inachevé.

De ces trois vices : la paresse, la lâcheté, la fausseté, le premier semble être le plus méprisable. Mais en jugeant ainsi on peut souvent être injuste. La nature, en effets a sagement inspiré à plusieurs sujets de l’éloignement pour un travail soutenu ; c’est un instinct salutaire pour eux et pour d’autres, parce qu’ils ne supporteraient peut-être pas sans s’épuiser un emploi soutenu et réitéré de leurs forces ; ils ont besoin de ces pauses de la récréation. Ce n’est donc pas sans raison