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DU PLAISIR SENSIBLE. 189

nous comparions à nous-mêmes); mais jamais il n'est pur et complet. — Le contentement (absolu) dans la vie entraînerait un repos inerte et la tranquillité des mobiles, ou l'extinction des sensations et de l'activité qui en dépend. Mais un pareil état n'est pas plus compatible avec la vie intellectuelle de l'homme, que l'immobilité du cœur dans un corps vivant. Cette immobilité, si une excitation nouvelle n'y met fin (par la douleur), est inévitablement suivie de la mort. Observation. — On devrait traiter aussi, dans cette section, des affections, comme sentiments de plaisir et de peine, qui dépassent les bornes de la liberté intérieure dans l'homme. Mais comme ces sortes d'affections sont généralement confondues avec les passions, dont il sera parlé dans une autre section, celle de l'appétit, et y tiennent plus étroitement en réalité, j'en renvoie l'explication à cette troisième section. §LXl. Une gaieté habituelle est le plus souvent une affaire de tempérament ; mais elle peut être aussi l'effet des principes; tel est le principe de volupté dEpicure, comme on l'appelle, et par cette raison si décrié, mais qui devait proprement signifier la constante satisfaction intérieure du sage. — U égalité dame consiste à ne se réjouir et à ne s'affliger de rien ; elle diffère beaucoup de Yindifférence pour les événements de la vie, par conséquent du défaut de sensibilité. — Il faut distinguer aussi de l'indifférence une manière de