Page:Kant - Anthropologie.djvu/142

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
131
COMPARAISON DES FACULTÉS DE CONNAITRE.


convenable et l’honnête (suivant que le jugement est technique, esthétique et pratique), a moins d’éclat que celle qui dépasse ces limites ; car elle va simplement de pair avec le bon sens qu’elle rattache, comme intermédiaire, à la raison.



§ XLII.


Si donc l’entendement est la faculté des règles, et que le jugement soit celle de trouver le particulier comme un cas particulier d’une règle, la raison est la faculté de faire sortir le particulier du général, et par conséquent de le concevoir d’après des principes et comme nécessaire. — On peut donc la définir également : la faculté de juger et (au point de vue pratique) d’agir suivant des principes. Dans tout jugement moral (en religion comme ailleurs) l’homme a besoin de la raison, et ne peut se fonder sur des institutions ou des usages établis. — Des idées sont des notions de la raison, qui sont sans objet adéquat dans l’expérience. Ce ne sont ni des intuitions (comme celles d’espace et de temps), ni des sentiments (comme la théorie du bonheur les recherche), deux choses qui se rapportent a la sensibilité ; ce sont au contraire des notions d’une perfection dont on peut sans doute approcher indéfiniment, mais qu’il est impossible d’atteindre jamais.

La subtilité (sans une raison saine) est cet usage de la raison qui passe à côté du but, soit par impuis-