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nus nsrronrs un mi rmioiun rr en n rnmovs. 310 droit, et il pourra espérer avec rsison que les autres, fa- çonnés comme lui , lui viendront en aide sur ce point. Cependant ce n’est là qu’une opinion et une pure hypothèse, incertaine comme tous les jugements qui , lorsqu’il s’agit dun elïet que l’on a en vue et qui n’est pas absolument en notre pouvoir, veulent indiquer les causes naturelles qui l’expli- quent entièrement; et même, à ce titre, il n’y faut pas voir un principe qui, dans un État déjà existant, autorise les sujets à l’obtenir par la force (comme on l’a montré précé- demment) , mais seulement une règle de conduite pour des souverains libres de toute contrainte. — Quoiqu’il ne soit pas sans doute dans la nature des hommes, d’après l’ordre ordi- naire des choses, de renoncer volontairement a leur puissance, cela n'est pourtantpas impossible dans certaines circonstances urgentes, et l’on peut dire, sans employer une expression qui traduise mal les vœux et les espérances morales que nous formons (dans la conscience de notre impuissance), qu’il est permis d’attendre dela Providence les circonstances néces- cessaires pour cela. Il faut, en effet, pour que l’espèce hu- maine puisse remplir sa destination finale par le libre usage de ses forces poussées aussi loin que possible, que la Provi- dence procure i la tin de l’humomité, dans Pensemble de l’es- pèce , un succès auquel s’opposent. les fins des hommes, een- ` sidérés isolément. Car Pantagonisme des penchants, d’où résulte le mal, fournit à la raison l’occaslon d’un libre jeu, qui consiste a les soumettre tous, et a faire dominer , à la place du mal qui se détruit lui-méme, le bien qui, une fois qu’il existe, se conserve ensuite de lui-méme. t e • La nature humaine ne se montre nulle part moins aimable que dans les relations de tous les peuples entre eux. ll n’y a pas d’État qui soit sur de son indépendance ou de sa pro» priété en face des autres. La volonté de soumettre les autres États et de s’agrandlr a leurs dépens est toujours là; et les préparatifs de défense, qui rendent souvent la paix plus op— pressive et plus funeste à la prospérité intérieure que la guerre méme, ne peuvent jamais être abandonnés. Or il n’y a pas ici d'autre remède possible qu’un droit des gens fondé sur des ·