Page:Kant - Éléments métaphysiques de la doctrine du droit.djvu/472

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tester que cet ouvrage ne contienne beaucoup de choses neuves, profondément pensées et en même temps vraies, partout enfin quelque chose qui serve à préparer et à faciliter la découverte du criterium de la vérité dans les propositions du droit naturel et la détermination des limites du domaine qui lui est propre. Cependant le critique compte encore beaucoup sur l’usage que l’auteur continuera de faire à l’avenir de son principe dans ses leçons. En effet cette sorte d’expérimentation n’est, dans aucune espèce de connaissance dérivant de simples concepts, plus nécessaire et en même temps plus praticable que dans les questions relatives au droit, qui repose sur la seule raison ; et personne ne peut faire un essai de ce genre avec plus de variété et d’étendue que celui qui a occasion d’éprouver son principe sur toutes les conséquences que lui présente tout le système qu’il doit souvent parcourir. Il serait peu convenable d’élever contre un écrit des objections fondées sur le système particulier que le critique a établi sur le même objet ; son droit ne va qu’à examiner l’accord des propositions exposées soit entre elles soit avec des vérités qu’il peut considérer comme acceptées par l’auteur. C’est pourquoi nous n’avons plus rien à ajouter, sinon que le présent écrit atteste dans l’auteur un esprit vif et pénétrant, dont on peut beaucoup attendre dans la suite, et qu’un travail ayant ainsi pour but de vérifier soigneusement les principes dans cette science, aussi bien que dans les autres sciences rationnelles, est conforme au goût et peut-être à la destination de ce siècle, et par conséquent doit être universellement prisé.