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DROIT DES GENS. 2«i

pas par la conquête du pays leur liberté civile, à tel point que les uns puissent descendre au rang de colons et les autres à celui d'esclaves ; car la guerre aurait alors un caractère pénal, ce qui est contradictoire en soi. — Une colonie ou province est un peuple qui a, il est vrai, sa constitution propre, sa législation, son territoire, sur lequel ceux qui appartiennent à un autre État ne sont que des étrangers, mais qui pourtant est soumis au suprême pouvoir exécutif d'un autre État. Ce dernier s'appelle la métropole *. L'État colonial ' en reconnaît la souveraineté, mais il est cependant gouverné (civitas hybrida) par lui-même (par son pro­pre parlement, tout au plus sous la présidence d'un vice-roi). Telles furent diverses îles par rapport & Athènes, et telle est aujourd'hui l'Irlande par rapport à la Grande-Bretagne.

Vesclavage peut bien moins encore être considéré comme la conséquence légitime de la victoire rem­portée sur un peuple dans la guerre, parce qu'il fau­drait pour cekt pouvoir donner à cette guerre un ca­ractère pénal; et moins que tout le reste, l'esclavage héréditaire, le plus absurde de tous, parce que les fautes sont personnelles. Il résulte de l'idée même d'un traité de paix que Y amnistie y doit être comprise. Le droit de paix * est : Ie le droit de rester en paix, quand il y a guerre dans le voisinage, ou le droit de ? MuttersUiat. — * Tockterttaat. ~i Bteht des Friedent.