Page:Kant-Critique de la raison pratique, trad. Barni, 1848.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
58
FONDEMENTS


à cette loi, et que cette loi ne renferme aucune condition à laquelle elle soit subordonnée, il ne reste donc autre chose que l’universalité d’une loi en général, à laquelle la maxime de l’action doit être conforme, et c’est proprement cette conformité seule qui nous présente l’impératif comme nécessaire.

Il n’y a donc qu’un impératif catégorique. et c’est celui-ci : agis toujours d’après une maxime telle que tu puisses vouloir qu’elle soit une loi universelle.

Si de ce seul impératif nous pouvons dériver tous les impératifs du devoir comme de leur principe, alors, sans décider si ce qu’on nomme devoir n’est pas en général un concept vide, nous montrerons du moins ce que nous entendons par là et ce que signifie ce concept.

Comme l’universalité de la loi, d’après laquelle des effets sont produits, constitue ce qu’on nomme nature dans le sens le plus général (quant à la forme), c’est-à-dire l’existence des choses, en tant qu’elle est déterminée suivant des lois universelles, l’impératif universel du devoir pourrait encore être formulée de cette manière : agis comme si la maxime de ton action devait être érigêe par la volonté en une loi universelle de la nature.

Citons maintenant quelques devoirs, en suivant la division ordinaire des devoirs en devoirs envers soi-

    aux conditions du sujet (par conséquent, en beaucoup de cas, conformément à son ignorance ou à ses penchants), et ainsi elle est le principe d’après lequel le sujet agit : tandis que la loi est le principe objectif, valable pour tout être raisonnable, le principe d’après lequel chacun d’eux doit agir, c’est-à-dire un impératif.