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MÉTHODOLOGIE DE LA R. PURE PRATIQUE.


quoique mon amour-propre, mon intérêt, et même le ressentiment d’ailleurs légitime, que j’éprouve contre celui au droit duquel j’ai attenté, doivent souffrir du libre aveu de ce tort et de la promesse d’une réparation, je puis pourtant me mettre au-dessus de toutes ce » considérations, et j’ai ainsi la conscience d’être indépendant des penchants et des circonstances, et de pouvoir me suffire à moi-même, chose qui m’est avantageuse en général, même sous un autre rapport. Or la loi du devoir, dont la pratique nous fait sentir une valeur positive, trouve en nous un accès plus facile grâce à ce respect de soi-même qui naît de la conscience de notre liberté. Si ce respect est bien établi, si l’homme ne craint rien plus que de se trouver, en s’examinant lui-même, méprisable et condamnable à ses propres yeux, on peut enter sur ce sentiment toutes les bonnes intentions morales car il n’y a pas de meilleur, pas d’autre moyen d’éloigner de l’âme l’influence des penchants honteux et funestes.

Je n’ai voulu indiquer ici que, les maximes les plus générales de la méthodologie de la culture morale. Comme la variété des devoirs exigerait encore des règles particulières pour chaque espèce, et demanderait ainsi un travail étendu, on m’excusera si, dans un ouvrage préliminaire comme celui-ci, je m’arrête à ces principes.


CONCLUSION.


Deux choses remplissent l’âme d’une admiration et d’un respect toujours renaissants et qui s’accroissent