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mencé il y a huit jours à peine et qui sera achevé dans quelques semaines. Dans tous les chantiers japonais, on travaille fiévreusement en ce moment, car on vient de leur commander trente-sept contre-torpilleurs à fournir dans le plus bref délai. Deux d’entre eux, le Fobouki (tempête de neige) et l’Arare (grêle) sont très avancés et pourront bientôt être lancés dans la rade de Kouré.

Notre inspection est interrompue à cet endroit par le déjeuner, servi sous une grande tente décorée de pavillons bariolés, au fond de laquelle nous devons tous aller inscrire nos noms sur un album destiné à perpétuer le souvenir de cette mémorable journée.

La seconde partie du programme comporte l’inspection de la section d’artillerie, soit l’aciérie, la fonderie de canons et de projectiles et les ateliers de forage, de polissage et d’ajustage. L’esprit japonais, presque toujours l’opposé du nôtre, nous fait commencer notre excursion là où nous l’aurions finie. On nous montre d’abord les canons terminés pour remonter peu à peu l’échelle de la fabrication jusqu’à ses débuts. Dans les ateliers d’ajustage tout, de l’avis des experts, atteint la perfection par la qualité autant que par la rapidité du travail. La fonderie est particulièrement intéressante ; on y fabrique en notre présence quelques projectiles de six et huit pouces ; puis, sous une énorme presse hydraulique,