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presse, six Anglais, deux Américains, un Allemand, un Autrichien, un Italien et un Français.

Nous devons nous arrêter à Kobé, puis faire escale à Miyajinia, Kouré et Etadjima dans la Mer Intérieure, et à Sassebo dans l’Île de Kiouchiou. De là nous nous dirigerons vers la Corée. On nous montrera d’abord Tcliémoulpo el Séoul, puis Haïdjou, enfin Tchinnampo, d’où une caravane se formera pour atteindre Ping-Yang. À partir de ce point, notre itinéraire disparaît dans les ténèbres que le mystérieux état-major japonais sait si bien répandre autour de ses projets. Les indications relatives à la dernière partie du voyage sont rédigées dans le style nouveau dont les officiers du quartier général ont enrichi la littérature militaire. « De Tchinnampo, dit la note japonaise, le Mandchuria rejoindra une certaine escadre à un rendez-vous déterminé, et se conformera aux évolutions prescrites par un certain amiral. En considération des nombreuses mines qui flottent aux environs on ne répond pas de la sécurité des passagers. »

Cette menace n’a fait reculer personne ; trois mois d’attente et d’atermoiements à Tokio ont su inspirer aux plus calmes une soif de carnage immodérée. Aussi tout le monde est présent au moment du départ, et je compte cinquante-quatre voyageurs qui descendent avec moi de l’express de Chimbachi.