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très montagneuse sur la plus grande parte de son étendue, n’offre que peu de plaines, et celles-ci sont entièrement occupées par les rizières. Les prairies et les pâturages n’existent pas. Il n’y a donc pas de terrains favorables à l’élevage, et la proportion des chevaux aux habitants est de trois pour cent, plus faible que partout ailleurs.

Le Japonais n’est pas bâti en cavalier ; son buste est aussi développé que celui des Européens, et c’est à la longueur restreinte de ses jambes qu’il doit l’exiguïté de sa taille. Le sempiternel accroupissement sur les nattes est responsable de cette déformation. Elle a frappé les hommes d’État du Mikado, qui viennent d’ordonner que les écoles soient pourvues de bancs et qu’on habitue les enfants à la position assise.

En attendant les bons effets de cette mesure gouvernementale, le nombre de Japonais sachant monter à cheval est minime et se limite à quelques habitants des grandes villes.

Dès le début de mon séjour au Japon, instruit par l’expérience des journalistes qui m’avaient précédé, j’avais acheté un des derniers chevaux que les exigences de la guerre eussent laissés sur le marché. Quoique cette acquisition eût été faite moins dans un but de distraction que pour être certain de me trouver monté au moment de l’embarquement, je fis