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bre 1894. Il n’y a décidément rien de neuf sous le Soleil-Levant.

À notre point de vue, il n’y a qu’un fait à retenir, c’est que l’arrivée de la deuxième armée à Pitséouo sera peut-être le signal de notre prochain départ.


10 mai.

Puisqu’il m’est impossible d’assister à la guerre et de me rendre compte de sa préparation, j’ai voulu voir l’institution qui s’y rattache le plus. J’ai demandé et obtenu assez facilement de me faire expliquer le fonctionnement de la Croix-Rouge japonaise par un de ses délégués. Avec l’esprit de méthode habituel aux Nippons, M. Hirayama, le fonctionnaire chargé de me piloter, m’a d’abord fait une petite conférence à son bureau, puis il m’a conduit à l’hôpital que la Société possède à Tokio.

De toutes les institutions qui ont suivi l’invasion étrangère, la Croix-Rouge est celle dont les Japonais sont le plus fiers et cette fierté est légitime. La Société, malgré sa fondation relativement récente (elle ne date que de 1878), compte actuellement six cent mille souscripteurs, soit un membre par soixante-quinze habitants.

— Un pareil résultat, dit M. Hirayama en se ren-