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troupe et se rapprochent d’elle au point de vue matériel et moral beaucoup plus que les officiers des armées d’Europe.

Leur éducation professionnelle est la même que chez nous ou en Allemagne. Les officiers passent toute la journée au quartier, jusqu’à cinq heures du soir, même lorsqu’ils n’ont pas de service, ce qui leur laisse de nombreux loisirs pour les études théoriques dans la bibliothèque que possède chaque régiment.

Les officiers supérieurs sont beaucoup moins bons. Le début de leur carrière militaire coïncide avec la fondation de l’armée elle-même. Il en est résulté que la plupart d’entre eux ont reçu une instruction très hâtive au moment où les cadres faisaient défaut, et n’ont pu y suppléer dans la suite, faute de connaissances générales préliminaires. Ils sont, en général, professionnellement très inférieurs aux jeunes officiers.

Il convient de faire exception dans cette catégorie pour les officiers qui ont étudié à l’étranger. On les a choisis parmi les meilleurs sujets, et les stages qu’ils ont accomplis en Europe leur ont donné le moyen de se mettre au niveau des officiers de grade correspondant des meilleures armées actuelles.

Le défaut général le plus frappant dans l’armée japonaise est le manque absolu d’initiative, dû à la