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Yokohama, 22 septembre.

L’Australien, paquebot des Messageries Maritimes, doit partir incessamment pour la France, et je n’ai eu que quarante-huit heures à passer au Japon. Je les ai partagées entre Tokio où sont mes amis et Yokohama où j’ai à régler mes affaires. Aux moments les plus pénibles de mon voyage en Mandchourie, j’ai trouvé plus de répit que pendant ces deux dernières journées. J’ai fait hier jusqu’à quatre fois le trajet du port à la capitale, ne me nourrissant qu’avec des sandwichs absorbés en wagon. J’ai pu prendre congé de tout le monde à l’exception du bon général Mourata, dont l’appui m’a été si utile. Il m’eût été agréable de le remercier chaleureusement avant mon départ, mais j’ai appris que son fils, lieutenant dans la garde impériale, a été tué à Liaoyang, et j’ai craint que ma présence ne ravivât sa douleur.


Détroit de Chimonocéki, 26 septembre.

Le grand paquebot blanc franchit par un lumineux après-midi d’automne le détroit de Chimo-