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déjà Tachichiao. Dans quelques semaines, elle mettra directement en communication les ports de débarquement et l’armée.

Depuis longtemps, on découvre à l’horizon la fumée des navires ancrés sur le Liao. Enfin, voici le faubourg d’Inkéou. Je me présente au bureau des étapes, près de la station, on me renvoie à l’administrateur militaire à Nioutchouang. Laissant mon cheval au boy de Palmer, je descends la rivière en sampan, jusqu’à la concession européenne. À l’hôtel le « Mandchuria House », je trouve mes bagages installés dans une chambre retenue à mon intention.


Nioutchouang, 14 septembre.

Pour la première fois, depuis un mois et demi, j’ai couché dans un lit : je n’ai pas dormi une minute. Ce matin, chez l’administrateur, on m’a demandé quand je voulais partir.

— Tout de suite, ai-je répondu.

— Je regrette qu’il n’y ait pas de bons bateaux en partance, mais, si vous le désirez, on vous fera embarquer sur le Tsoukouchi-Marou, un vieux transport de huit cents tonnes qui retourne à vide au Japon. Vous y serez très mal, mais il part dès la nuit prochaine.