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réserves derrière les troupes de première ligne. Mais le plus grand défaut de la position russe est de se trouver très exposée sur sa gauche, où les pentes du dernier piton G se perdent dans un éventail de crêtes : séparées par des vallées, ces crêtes offrent à l’assaillant des abris contre le feu et même contre la vue, jusqu’à deux cent cinquante mètres environ de cette corne orientale de la défense.

Cette faiblesse n’est qu’insuffisamment compensée, en arrière des trois pitons E, F, G, par une position secondaire et en retrait, une « position en échelon » qu’offre, au-dessus du village de Fantziatoun, une colline semi-circulaire à double sommet L-M ; à près de deux kilomètres plus en arrière, les batteries de cette position L-M peuvent enfiler le col séparant de la colline C les trois pitons E, F, G, et atteindre le versant opposé.

La mise en état de défense de ces lignes de Chiouchanpou avait été prévue par les Russes depuis le début des hostilités et exécutée avec soin par les troupes du génie. Le mont Chiouchan lui-même, malgré son inviolabilité, est couvert d’ouvrages. Toutes les collines A, B, C, et le promontoire D sont sillonnés, légèrement en avant des crêtes, par des éléments de tranchées ; les cols séparant les hauteurs ont été laissés intacts, mais de chaque côté, des retranchements coudés, en retour de flanc, comman-