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mais elle se perdit dans la brume et donna à l’improviste dans leur flanc gauche. Les hommes mirent pied à terre, engagèrent le combat à la carabine et soulagèrent considérablement l’attaque de front. Vers onze heures, les fusiliers sibériens placés à cet endroit, se trouvant serrés de près, reculèrent lentement vers le nord. La droite russe tenait toujours et bientôt l’artillerie japonaise concentra tous ses feux sur elle ; l’infanterie se lança à l’assaut. Les Russes ne l’attendirent pas et se replièrent en bon ordre.

Ils venaient de dépasser la station lorsqu’ils se heurtèrent à une embuscade tendue par la colonne japonaise, venue de Foutchéou. Surprise par le canon et la fusillade en colonne de route, l’arrière-garde russe fut détruite avant d’avoir pu prendre ses dispositions de combat. La retraite dégénéra en déroute et la première division sibérienne ne dut qu’à un violent orage de ne pas être anéantie, Son chef, le général Guerngross, et les quatre colonels des régiments d’infanterie furent tués ou blessés. L’armée de Stackelberg perdit mille deux cents hommes ; elle abandonna des drapeaux et dix-sept canons aux vainqueurs.

La cause principale de ce désastre avait été la défectuosité du service de sûreté des Russes qui permit à l’ennemi de s’approcher, sans être vu, de leur ligne de retraite. Les premiers combats de la campagne.