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dants japonais qui avaient fait le trajet en chemin de fer sans se fatiguer célèbrent par des libations de saké et des chants gutturaux je ne sais quelle fête nationale. Il n’a pas fallu moins de deux heures de négociations pour obtenir le silence.


Ouafantien, 3 août.

Instruit par l’expérience de la veille, j’ai chargé bien avant le reste de la colonne mes bagages sur un des chariots en me ménageant à l’avant un siège avec mes couvertures et les sacs de fourrage destiné à la nourriture des mules ; mes paniers et ma cantine formaient un dossier très confortable. Laissant cette architecture à la garde de mon domestique, je descends vers la ville de toile que des mercantis chinois ont dressée à côté de la gare. J’y déjeunais tranquillement lorsque mon boy arrive tout en larmes et m’apprend qu’il n’a pu défendre le chariot. Je me précipite sur ses pas pour constater avec horreur que le cantinier japonais qui nous suit a installé sa batterie de cuisine sur le siège édifié au prix de tant d’efforts. Malgré ses cris, j’envoie promener marmites et casseroles et, pour lui enlever toute intention de récidiver, je m’assieds sur la voiture.

Le Japonais emporte en maugréant ses ustensiles