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D’abord notre vue a été masquée, des deux côtés de la route, par une mer de sorgho ; pas la plus petite ondulation de terrain ne nous permet de voir le pays. Vers le soir, nous apercevons sur notre gauche la baie de la Société ; bientôt nous débouchons sur la plage de sable dur que nous suivons pendant plusieurs kilomètres. Le soleil se couche au moment où paraît le château d’eau et la station de Poulantien, but de notre marche.

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Poulantien est le point où la deuxième armée japonaise (général Okou) a pour la première fois rencontré les Russes. Une de ses divisions, la cinquième, sous le commandement du général Ouéta, s’est, immédiatement après le débarquement à Pitséouo, dirigée sur cette station en traversant la péninsule. Son but était de couper le chemin de fer, d’isoler Port-Arthur, et de former un rideau du côté de Liaoyang afin de permettre au reste de l’armée d’opérer tranquillement dans le sud. Le général Okou désirait, en effet, avant toute entreprise contre Kouropatkine, occuper solidement un port qui lui servirait de base de ravitaillement. Le plan du commandant en chef fut ponctuellement exécuté. La cinquième division occupa Poulantien le 7 mai. On sait comment elle faillit s’emparer du dernier train russe dans lequel se trouvaient l’amiral Alexieff et le