Page:Kann - Journal d'un correspondant de guerre en Extrême-Orient.djvu/159

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

braver le soleil implacable et courir à la ville chinoise, car les problèmes quotidiens de la vie du correspondant en campagne se posent dès le débarquement.

Ils sont de quatre espèces : l’envoi des correspondances, le logement, le transport des bagages et la nourriture.

La première question se trouve immédiatement résolue par les autorités de Louchoutoung qui nous déclarent que nous ne trouverons de censure militaire qu’à l’état-major de la deuxième armée et que par suite il nous sera impossible de rien expédier avant d’avoir rejoint le quartier général. Le logement sera assuré par cantonnement soit dans les bâtiments russes abandonnés, soit dans des maisons chinoises réquisitionnées par le service des étapes. Un pays aussi peuplé que la Mandchourie, couvert de villages et de fermes, fournit toujours un abri. D’ailleurs en cette saison il n’y a aucun inconvénient à bivouaquer.

L’intendance japonaise se charge du transport de nos cantines, moins dans l’intention de nous être agréable, que pour limiter notre liberté et nous maintenir sous sa surveillance ; il nous a été défendu de louer ou d’acheter des attelages à nos frais. Le problème de la nourriture se présente comme le plus ardu. L’autorité militaire, dans une note distribuée à Tokio, promettait de fournir à chacun