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mille, mille, huit cents ans avant sa venue ; car les prophètes se succédèrent les uns aux autres de génération en génération.

XXXII. Moïse, le premier des prophètes, dit en propres termes : « Il ne manquera pas de roi de Juda, ni de chef de cette race, jusqu’à ce que vienne celui à qui il a été réservé. Celui-là sera l’attente des nations, il attachera son poulain à la vigne, et il lavera sa robe dans le sang de la grappe. »[1] [2] Examinez soigneusement et vous verrez jusqu’à quand les Juifs eurent un chef et un roi de leur nation : jusqu’à l’apparition de Jésus-Christ, notre maître, l’interprète des mystérieux oracles. Ainsi s’accomplit ce qu’avait prédit par Moïse l’esprit divin, saint et prophétique, que le sceptre ne sortirait pas de Juda, jusqu’à ce que vint celui à qui était réservé le royaume. [3] Juda est l’ancêtre des Juifs, et c’est à lui qu’ils doivent leur nom. Or, après la venue du Maître, vous avez régné sur les Juifs, et vous avez conquis tout leur territoire. [4] « Il sera l’attente des nations. » Cette parole signifiait que dans toutes les nations on attendrait son second avènement. Or vous pouvez le voir et vous convaincre du fait : dans toutes les nations, on espère en ce crucifié de la Judée, après la mort duquel la patrie des Juifs a été conquise par vos armes et livrée entre vos mains. [5] Cette autre parole : « il attachera son poulain à la vigne et il lavera sa robe dans le sang de la grappe »

  1. Cf. Gen., xlix ; 10-11.