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Les Adieux


Jean-Baptiste a vingt-cinq ans.

Son vieux père et sa vieille mère lui ont donné tous leurs biens et consentent à terminer leurs jours dans une petite chambre de la ferme dont leur fils a pris la direction : vingt vaches à l’étable, dix chevaux dans l’écurie, un poulailler bondé, une mare qui déborde, tant il y a de canards qui barbotent dedans ; un enfant qu’il adore autant qu’il aime sa mère, tel est le bilan de l’ami Jean-Baptiste, qui ne demande qu’à se laisser vivre ainsi le plus longtemps possible.

Mais il a compté sans Hans qui, un beau matin, lui envoie l’ordre d’endosser sa livrée et de se tenir prêt à marcher au premier signal.

— Lui se battre contre des frères ? — Jamais !

Il préfère tout abandonner, embrasse sa femme et son enfant, salue une dernière fois le clocher de ses pères, et disparait de l’autre côté des montagnes.