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tenir ? Telle est la situation d’une mère et d’un fils. Que celui-ci s’en aille ou vienne, s’avance ou s’arrête, je n’ai point de pouvoir sur lui ; il a suivi sa destinée primitive et je ne pouvais le sauver. »

Le brâhmane parla ensuite à la sœur aînée du défunt. « Votre jeune frère est mort, lui dit-il ; pourquoi ne pleurez-vous pas ? »

La sœur aînée répondit au brâhmane par cette comparaison. « C’est, lui dit-elle, comme lorsqu’un charpentier est entré dans une forêt. Il coupe des arbres, les lie ensemble et en forme un grand radeau qu’il lance au milieu de la mer ; mais aussitôt survient un vent impétueux qui chasse le radeau et en disperse les débris ; puis les flots entraînent les poutres de l’avant et de