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passa le fleuve et il lui en coûta encore fleux Souvarn’as. De cette façon, pour recouvrer un demi-Souvarn’a, il en dépensa quatre, et de plus il eut à subir les fatigues d’un long voyage. Ayant perdu beaucoup à l’occasion d’une petite dette, il devint la risée du public.

Les hommes du siècle ressemblent à ce créancier. Pour acquérir un peu de profit, ils détruisent leurs grands mérites, et, pour se procurer de vaines jouissances, ils ne tiennent aucun compte de la justice et des rites. Dans cette vie, ils se couvrent de déshonneur, et après la mort, ils subissent un châtiment cruel.

(Extrait de l’ouvrage intitulé : le Livre des cent comparaisons, partie I.)