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Le domestique prit l’argent et s’en alla acheter les fruits demandés. Le maître du jardin lui dit : « Les fruits de cet arbre sont tous beaux et excellents ; il n’y en a pas un de mauvais. Il vous suffira d’en goûter un seul pour en être convaincu.

— Il faut, dit l’acheteur, que je les goûte l’un après l’autre ; je ne les prendrai qu’à cette condition. Si je n’en goûtais qu’un seul, comment saurais-je qu’ils sont tous bons ? »

— Il prit donc les fruits, les goûta l’un après l’autre, et les apporta à son maître. Celui-ci les ayant vus, éprouva un profond dégoût et n’en mangea point, de sorte que toutes les mangues furent perdues.

(Extrait de l’ouvrage intitulé : Pe-yuk-ing, le Livre des cent comparaisons, partie II.)