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cuisine, mais ils étaient tous vides. Ne voyant personne et n’ayant trouvé aucun aliment, il s’assit tristement par terre. En ce moment, une voix sortit du milieu des airs et lui dit avec un accent terrible : « Ce village est désert et sans habitants. Cette nuit même, il doit venir six affreux brigands ; s’ils vous rencontrent, vous êtes un homme mort. C’est à vous de voir comment vous pourrez leur échapper. »

Cet homme fut saisi d’une nouvelle terreur ; il quitta le village et s’enfuit. Mais, en route, il rencontra un fleuve impétueux. N’ayant ni barque ni radeau, il puisa dans sa crainte même un moyen de salut. Il ramassa des plantes et des branches d’arbre, et se construisit un radeau. Puis il se dit en lui-même : « Si je fusse resté, les serpents ve-