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ainsi que leurs positions respectives, permet d’établir sur la carte la chaîne non interrompue des localités géographiques mentionnées par le voyageur ; et bien que ces indications ne se trouvent pas toujours irréprochables, soit quant aux directions, soit quant aux distances, néanmoins les rapports connus sur lesquels on peut s appuyer fréquemment, circonscrivent, ainsi que je l’ai dit, les parties flottantes et douteuses de l’itinéraire, et ne permettent pas aux recherches, non plus qu’aux conjectures, de s’égarer dans des espaces indéterminés.

Après Kanyâkoubdja, la Relation nous fait suivre, avec un détail de plus en plus circonstancié, les courses du voyageur dans tout l’espace compris entre le Gange, la Gandak et les montagnes du Népal. Cette partie des plaines du Gange, qui forme aujourd’hui la province d’Aoude et le nord de l’Allahahad, était alors partagée entre une douzaine de petits royaumes. Hiouen-thsang les voit et les décrit tous, ou du moins il en énumère, outre les villes principales, tous les lieux que des souvenirs ou des légendes religieuses avaient consacrés. Les plus célèbres de ces royaumes sont ceux d’Ayôdhyâ (’O-yu-t’o), dont la renommée remonte aux plus anciens temps de la période héroïque de l’Inde ; Prayâga (Po-lo-ye-kia), avec sa capitale