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cations jetteront de vives lumières, tant sur la vieille géographie poétique que sur la géographie épigraphique de cette région de l’Inde. Pour la première fois, on peut assigner sa véritable place à un état souvent mentionné dans les traditions épiques, et dans les légendes postérieures, comme un des foyers importants du brahmanisme, le royaume d’Ahikchêtra (’O-hi-tchi-ta-lo). D’autres cantons, dont l’emplacement est connu d’une manière certaine par leur correspondance actuelle, fournissent d’ailleurs des points fixes auxquels l’itinéraire du voyageur vient se rattacher de distance en distance, circonscrivant ainsi, dans des espaces bien déterminés, le champ où doivent se renfermer les recherches pour l’identification des noms inconnus ou douteux. Ainsi, la capitale du royaume de Kanyâkoubdja (Kie-jo-kio-che) subsiste encore dans la ville bien connue de Canoge, et l’emplacement d’une autre cité, Samkâçya, capitale d’un état indépendant appelé aussi royaume de Kapitha, a été retrouvé récemment près du bord occidental du Gange, au-dessus de Canoge, conservant, dans la tradition locale, son ancien nom, bien connu de Hiouen-thsang qui l’écrit Seng-kia-che. En général, le soin que le rédacteur de la relation chinoise a pris de toujours noter la distance d’une capitale ou d’une frontière à l’autre,