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espérons qu’elle le sera bientôt, maintenant que les Anglais possèdent le Pendjâb et que leurs ingénieurs peuvent le parcourir librement, la tâche du géographe deviendra facile.

Elle l’est beaucoup plus déjà pour la partie de la Relation qui suit l’arrivée du voyageur à la cité de Mathourâ. Hiouen-thsang, avant de descendre vers les contrées inférieures qu’arrosent les eaux du Gange, parcourt et visite en détail celles qui avoisinent le fleuve dans sa partie supérieure. La vaste mésopotamie comprise entre le Gange et la Yamounâ était alors partagée, comme elle lavait été dès les plus anciens temps, en un assez grand nombre de principautés ou de royaumes distincts. Hiouen-thsang parcourt et énumère ces différents états. Il en est plusieurs, tels que ceux de Sa-t’a-ni-chi-fa-lo (Sthânêçvara ou Tanessar), Sou-lou-k’in-na (Sroughna), Mo-ti-pou-lo (Matipoura), Po-lo-hi-mo-pou-lo (Brahmapoura), Kiu-pi-choang-na (Gôviçana ? ), Pi-lo-san-na (Vîraçâna ? ) que l’on ne trouve pas mentionnés (comme royaumes) dans les documents sanskrits que nous possédons. Le secours inattendu que nous apporte l’itinéraire de notre voyageur nous permet donc de reconstruire, au moins dans ses linéaments principaux, la carte politique de l’Inde du viie siècle, et nous ne craignons pas d’affirmer que ces indi-