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compte rendu des obstacles nombreux qui m’auraient mis dans l’impossibilité de m’acquitter de ma tâche d’une manière satisfaisante, si je ne m’étais préparé longtemps d’avance à les surmonter, suivant la mesure de mes forces. Je devais au lecteur les explications qu’on vient de lire, afin de prévenir des doutes bien naturels et de répondre préalablement à des questions inévitables. Mais pour que l’histoire du voyage que je publie aujourd’hui obtienne de sa part l’intérêt et la confiance que j’ambitionne, j’ai besoin d’esquisser, à grands traits, l’itinéraire de Hiouen-thsang, en prenant surtout pour base sa propre Relation, qui, sans avoir le mérite littéraire de l’ouvrage de Hoeï-li, doit ici obtenir la préférence comme étant plus grave, plus précise et plus détaillée.

Parti de Liang-tcheou, à l’extrémité nord-ouest de la Chine, ville qui était alors « le rendez-vous général des peuples à l’occident du fleuve[1], » Hiouen-thsang arrive, peu après, à Koua-tcheou. Cette ville existe encore sous le même nom, à quelques lieues au sud d’une rivière que les documents chinois modernes, employés par Klaproth pour la rédaction de sa grande carte de l’Asie centrale en quatre feuilles, nomment Sou-laï-ho, et qui est désignée

  1. Pour les Chinois du nord, cette expression le fleuve, prise ainsi dans un sens absolu, désigne le Hoang-ho, ou « fleuve Jaune ».