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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

« Ce royaume a mille li du sud au nord et trois mille li de l’est à l’ouest. À l’est, il est défendu par les monts Tsonq-ling ; à l’ouest, il touche à la Perse. Au sud, il regarde les grandes montagnes neigeuses ; à l’ouest, il s’appuie sur les Portes de fer[1]. Le grand fleuve Po-tsou (Vatch — Oxas) traverse le territoire de Tou-ho-lo et coule vers l’ouest. Depuis plusieurs centaines d’années la race royale est éteinte et les grands du royaume se disputent le pouvoir. Chacun d’eux s’est emparé d’une partie du territoire, situé tantôt dans une vallée, tantôt dans des lieux défendus par des obstacles naturels, et on la divise en vingt-sept petits états. Quoique chacun de ces états ait des limites distinctes, dans leur ensemble ils sont soumis aux Tou-kioue. Comme le climat est chaud, il y règne beaucoup de maladies contagieuses. À la fin de l’été et au commencement du printemps, il tombe des pluies continuelles. C’est pourquoi au midi de ce pays et au nord de Lan-po [Lampâ), il règne souvent des épidémies. De là vient que les religieux, au seizième jour de la douzième lune, entrent en retraite (c’est-à-dire se retirent dans les couvents) et en sortent le quinzième jour de la troisième lune, et, comme il y a beaucoup de pluies, les instructions qu’on donne à ces religieux sont proportionnées à leur durée. Les habitants sont d’un naturel mou et pusillanime ; leurs traits sont laids et grossiers ; ils ont quelque idée de la bonne foi et de la justice, et ne se livrent que rarement au vol et à la fraude. Leur langue parlée diffère peu de celle des autres royaumes ; les caractères primitifs de leur écriture se composent de vingt-cinq signes qui se multiplient en se combinant ensemble et servent à*exprimer toutes choses. Ils écrivent horizontalement de gauche à droite. Les mots se sont augmentés peu à peu et leur

  1. Voyez leur description, p. 397.