Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/538

Cette page n’a pas encore été corrigée
438
DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

des crocodiles ; à sa surface on voit nager des canards (de l’espèce appelée youen-yang), des oies sauvages, des grues, des paons et autres oiseaux qui déposent leurs œufs tantôt dans un désert sauvage, tantôt dans une plaine marécageuse, et quelquefois sur des îles formées de sable.

« De la partie occidentale du lac, sort un large courant qui, à l’ouest, s’étend jusqu’aux frontières orientales du royaume de Ta-mo-si-ti’e'ti (Dhamasthiti ?), se confond avec le Po-tsou (Vatch — l’Oxus) et coule vers l’occident. C’est pourquoi, sur la droite de ce lac, toutes les eaux se dirigent vers l’occident.

« De la partie orientale du lac, sort aussi un large courant, qui, du côté du nord-est, arrive aux frontières occidentales de Kia-cha (Kachghar), se joint au fleuve Si-to[1] (Sita), et coule vers l’orient. C’est pourquoi, sur la gauche de ce lac, toutes les eaux coulent vers l’est.

« Au sud de la vallée de Po-mi-lo (Pamir), après avoir franchi une montagne, on rencontre le royaume de Po-lo-lo (Bolor), qui produit en quantité de l’argent et de l’or qui est rouge comme le feu. »

En sortant du milieu de cette vallée par la route du sud-est, Hiouen-thsang ne rencontra ni villages ni habitants. Il gravit des montagnes, traversa des lieux remplis de précipices et encombrés de glaces et de neiges.

Après avoir fait ainsi cinq cents li, il arriva au royaume de K’o-pan-t’o (Khavandha ?)[2].

  1. Suivant le Si-yu-chouï-tao, liv. I, fol. 13 , c’est aujourd’hui la rivière Oulan ousou. Klaproth, dans sa Notice sur Hiouen-thsang, identifie le Sîta avec l’Ergouo gool ou Tarim gool.
  2. Suivant la géographie Thaï-thsing-i-tong-tchi, ce pays répondait, sous les Thang, au Badakchan actuel ; mais le dictionnaire Si-yu-thong-wen-tchi (liv. III, fol. 18) l’identifie avec l’Aratchoul.