Page:Julien - Histoire de la vie de Hiouen-Thsang et de ses voyages dans l’Inde.djvu/531

Cette page n’a pas encore été corrigée
431
DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

riva au royaume Tchen-tchou-koue (littéralement : le royaume du maître des combats — Yôdhapatipowra ? — Inde centrale).

PO-LA-SSE.

Po-la-sse {Parsa — la Perse)[1] Si-yu-ki, liv. XI, fol. 22 : « Ce royaume a plusieurs ouan (un ouan vaut dix mille) de li. La capitale s’appelle Sou-la-sa-fang-na (Soarasthâna). Elle a quarante li de circonférence. Comme les vallées et les plaines ont une vaste étendue, le climat offre des différences de température ; mais en général il est très-doux. Les habitants amènent l’eau par des canaux pour arroser leurs champs. Ils jouissent tous d’une heureuse aisance. Ce pays produit de l’or, de l’argent, du laiton, du cristal, et mie multitude de choses rares et précieuses. Ils savent tisser de la soie brochée, de fines étoffes de laines et différentes espèces de tapis. Ils ont une multitude d’excellents chevaux et de chameaux. Dans le commerce, ils font usage de grandes monnaies d’argent. Leur caractère est violent et emporté, et ils ne connaissent ni les rites ni la justice. Leur écriture et leur langue diffèrent de celles des autres royaumes ; ils ne cultivent ni les lettres ni les arts, mais beaucoup d’entre eux excellent dans les professions qui demandent de l’adresse et de l’habileté. Tous les produits qu’ils fabriquent sont fort recherchés dans les pays voisins. Les mariages offrent de fréquents exemples de désordre. Quand un homme est mort, on jette souvent son cadavre à la voirie. Leur stature est élevée ; ils réunissent leurs cheveux et restent la tête découverte. Ils portent des vêtements de peau, de laine, de soie brochée et de coton.

  1. Hiouen-thsang n’a point pénétré dans ce pays, ainsi que le montre la dernière phrase de l’article Lang-kie-lo (Langala) : « En partant de ce royaume au nord-ouest, on arrive au royaume de Po-lu-sse. » Voy. plus haut, p. 357, note 1.