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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

une grande ardeur pour l’étude. Ils adorent avec respect les esprits du ciel, et ne croient point à la loi du Bouddha. C’est pourquoi, depuis sa naissance jusqu’à ce jour, on n’a pas encore élevé dans ce royaume un seul Kia-lan (couvent) pour y appeler des religieux. S’il se rencontre par hasard quelques vrais croyants, ils se bornent à penser secrètement au Bouddha. On y compte une centaine de temples des dieux, et environ dix mille hérétiques. Le roi actuel descend du dieu Na-lo-yen (Nâràyana dêva) ; il est de la race des Po-lomen (Brahmanes) ; son nom est Pan-saî-kie-lo-fa-mo (Bhâskaravarma, littéralement : cuirasse du soleil) ; il prend le titre de Reou-mo-lo (Koamâra). Depuis la fondation de ce royaume jusqu’à ce jour, la succession des princes qui y ont régné embrasse un espace de mille générations. Le roi est passionné pour l’étude, et le peuple imite son exemple. Les hommes de talent des pays éloignés y sont attirés par la renommée de sa justice et aiment à y voyager. Quoiqu’il ne croie pas à la loi du Bouddha, il montre un grand respect pour les Çramanas qui sont doués d’un profond savoir, etc. » En partant de ce pays, Hiouen’thsang fit de douze à treize cents li au sud, et arriva au royaume de San-mo-ta-fo (Samatata — Inde de l’est).

KIA-PI-CHE.

Kia-pi’che (Kapiça). Ce royaume a environ quatre mille li de tour : au nord, il est adossé aux montagnes neigeuses ; des trois autres côtés, il est borné par les monts He-Ung (Hindoakouch). La capitale a une dizaine de li de tour. Ce pays est favorable à la culture du froment et autres grains, et possède beaucoup d’arbres à fruits. H produit d’excellents chevaux et un parftmi appelé Yo-hin-hiang (Curcwna). On