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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

portait Chang-no-kia-po-cha (Çanakavasas) sa couleur est d’un rouge foncé ; il a été tissu avec les filaments de la plante Che-ruhkia (Çanaka). Chang’no-kia’pihcha (Çanakavasas) était le frère cadet à’Anon {Ananda). Dans une de ses existences antérieures, le jour où Ion sortait de la retraite (d’été), il avait donné aux religieux des vêtements de Çanaka.

En récompense de cette conduite vertueuse, pendant cinq cents existences successives, il porta constamment le même vêtement. Dans sa dernière existence, il l’apporta avec lui en sortant du sein de sa mère. À mesure que son corps grandissait, son vêtement s’étendait en proportion. Quand A-nan (Ananda) l’eut ordonné et admis au nombre des religieux, son vêtement se changea en un vêtement religieux ; quand il eut reçu tous les préceptes, il se changea encore en un Samghati composé de neuf pièces. Quand il fut sur le point d’entrer dans le Nirvana, il se livra à l’extase finale (Antadhyâna) et fut doué à l’instant de toute la force de la connaissance et de toute l’énergie des vœux[1]. Il laissa ce Kia-cha (Kachâya — vêtement religieux), qui doit subsister jusqu’à l’extinction de la loi de Çâkya. Quand la loi sera éteinte, on le verra changer et périr ; maintenant il est déjà un peu endommagé.

En partant de ce pays du côté de l’est, Hioaen-thsang entra dans les grandes montagnes neigeuses, franchit les pics noirs (Indoukoach), et arriva au royamne de Kia-pi-che (Kapiça).

  1. Cette phrase veut dire, suivant les idées indiennes, que dans l’extase finale où il s’était plongé, il découvrit tout ce que renferment les trois mondes, et fit les vœux les plus ardents pour la conversion de toutes les créatures.