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DOCUMENTS GÉOGRAPHIQUES.

des rochers escarpés, traverse une large vallée ; son étendue en longueur est de six à sept li. Au nord, elle est adossée une haute montagne. Ce pays produit du blé tardif ; mais on y voit peu de fleurs et de fruits. Il offre aux troupeaux de bons pâturages, et nourrit beaucoup de moutons et de chevaux. Le climat est froid, et les hommes sont d’un naturel dur et farouche ; la plupart d*entre eux portent des vêtements de peaux et de laine. L’écriture, les règlements administratifs et les marchandises ressemblent à ceux du royaume de Toa-ho-lo [Toukhâra) mais il y a quelque différence dans la langue parlée. Quant aux traits du visage, ils firent une grande ressemblance. Les habitants se distinguent des peuples voisins par leur droiture et leur fidélité. Ils témoignent un respect sincère, tant aux Trois précieux qu’aux nombreux esprits (du culte brahmanique). Les marchands qui fréquentent ce pays demandent le bonheur aux esprits du ciel, qui font apparaître tantôt d’heureux présages, tantôt des phénomènes terribles et des fléaux célestes. Il y a une dizaine de Kia-lan (Sam̃ghârâmas) qui renferment plusieurs milliers de religieux de l’école Choae-tch’oa-chi-pou (l’école des Lokôttaravâdinas), qui se rattache à la doctrine du petit véhicule (Hînayâna).

« Sur le flanc d’une montagne située au nord-est de la ville royale (de la capitale), il y a une statue en pierre du Bouddha debout ; elle est haute de cent quarante à cent cinquante pieds ; elle est toute resplendissante d’or et d’ornements précieux.

« À l’est (de la capitale), il y a un couvent qui fut fondé ur un des premiers rois de ce royaume.

« À l’est du couvent, on voit une statue en cuivre de Chia-fo {Çâhyaboaddha), debout, haute d’environ cent pieds.