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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

dire que la grande famille de Çâkya a vu se briser son unique appui, et que tous les hommes restent sans maître et sans guide. Ne ressemblent-ils pas au nautonier que va engloutir l’abîme, lorsque la tempête a détruit ses rames et son navire ; au voyageur égaré au milieu des ténèbres, et dont la lampe s’éteint à l’entrée d’un gouffre sans fond ? »

En achevant ces mots, l’empereur gémit encore et poussa de longs soupirs.

Le vingt-sixième jour de la même lune, l’empereur rendit le décret suivant :

« D’après le rapport que m’a adressé Teou-sse-lan sur la mort du Maître de la loi, Hiouen-thsang, du couvent Yu-hoa-sse, j’ordonne que ses funérailles soient faites aux frais de l’état. »

Le sixième jour de la troisième lune, il rendit un nouveau décret ainsi conçu : « Par la mort de Thsang, le Maître de la loi, la traduction des livres sacrés se trouve arrêtée. Conformément aux ordonnances anciennes, les magistrats feront copier avec soin les traductions terminées ; quant aux manuscrits (indiens) qui n’ont pas encore été traduits, on les remettra en totalité au directeur du couvent Ts’e-en-sse (de la Grande bienfaisance), qui veillera à leur conservation. Les disciples de Hiouen-thsang et les traducteurs adjoints, qui précédemment ne faisaient point partie du couvent Yu-hoa-sse, retourneront chacun dans leurs couvents respectifs. »

Le quinzième jour de la troisième lune, parut le dé-