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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

mot, sa respiration s’affaiblit de plus en plus, et, au bout de quelques instants, son âme s’évanouit.

Ses serviteurs, l’ayant palpé doucement, trouvèrent que ses pieds étaient déjà froids ; mais le derrière de sa tête était encore tiède. Son visage avait une teinte rose et tous ses traits exprimaient au plus haut degré la joie et le bonheur.

Le septième jour (de la deuxième lune), sa figure n’avait encore éprouvé aucune altération et son corps n’exhalait nulle odeur.

Les religieux du couvent ayant passé plusieurs jours en prières, ce ne fut que le matin du neuvième jour (de la deuxième lune) que la triste nouvelle arriva à la capitale.

Le Maître de la loi était haut de sept tchi ; son visage était légèrement coloré. Il avait les sourcils écartés et les yeux brillants. Son air était grave et majestueux, et ses traits étaient pleins de grâce et d’éclat. Le timbre de sa voix était pur et pénétrant, et son langage brillait à la fois par la noblesse, l’élégance et l’harmonie, de sorte que ses auditeurs ne pouvaient se lasser de l’entendre. Lorsqu’il se trouvait, soit au milieu de ses disciples, soit en présence d’un hôte illustre, on l’écoutait souvent pendant une demi-journée dans une attitude immobile. Il portait de préférence im vêtement de coton fm, proportionné à sa taille ; sa démarche était douce et aisée ; il regardait droit devant lui et ne lançait jamais de regards obliques. Il était majestueux comme les grands fleuves qui entourent la terre, calme et brillant comme