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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

acheva la traduction du recueil Ta-pan-jo-king (Mahâ pradjñâ pâramitâ soûtra), qui formait six cents livres (en cent vingt volumes).

Le vingt-deuxième jour de la onzième lune, il chargea un de ses disciples, nommé Ching-saï, de porter au palais une requête où il priait l’empereur de composer une préface (pour le Recueil de la Pradjñâ).

Le septième jour de la douzième lune, Fong-i, l’un des maîtres des cérémonies publia un édit par lequel l’empereur daignait promettre la préface demandée.

Après avoir achevé la traduction du recueil Pan-jo (de la Pradjnâ), le Maître de la loi sentit que ses forces commençaient à s’épuiser, et comprit que sa fin approchait. Alors, s’adressant à ses disciples, il leur dit : « Si je suis venu dans le palais Yu-hoa-kong, c’était, vous le savez, à cause du livre sacré de la Pradjñâ ; maintenant que ce travail est achevé, je sens que ma vie touche à son terme. Lorsqu’après ma mort vous me conduirez à ma dernière demeure, il faut que ce soit d’une manière simple et modeste. Vous envelopperez mon corps dans une natte, et le déposerez, au sein d’une vallée, dans un lieu calme et solitaire. Évitez soigneusement le voisinage d’un palais ou d’un couvent : un corps aussi impur que le mien doit en être séparé par une immense distance. »

En entendant ces mots, ses disciples laissèrent éclater des cris et des sanglots. Puis, essuyant leurs larmes : « Maître, lui dirent-ils, vous avez encore de la force et de la vigueur, et votre visage est le même qu’autrefois ;