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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

Le dixième mois de la quatrième année (669), le Maître de la loi partit de la capitale et se dirigea, en compagnie des traducteurs adjoints et de ses disciples, vers le palais Yu-hoa-kong. L'empereur lui fournissait, comme à la capitale, tout ce qui lui était nécessaire.

Dès son arrivée, il s'établit dans la partie du couvent appelée So-tching-youen.

Le premier jour de la première lune du printemps de la cinquième année (660), il commença à traduire le livre sacré Ta-pan'joking (Mahâ pradjñâ pâramitâ soûtra), dont le manuscrit indien embrassait deux cent mille çlôkas. Comme le texte était extrêmement étendu, tous ses disciples le prièrent de l'abréger, Le Maître de la loi était disposé à accéder à leur vœu, et à imiter en cela l'exemple de Lo-chi (Koumârajîva), qui, en traduisant, avait l’habitude d'élaguer les longueurs et de supprimer les répétitions. La nuit suivante, il eut un songe effrayant qui le détourna de ce projet.

À son réveil, il le raconta aux religieux, et leur fit connaître sa ferme résolution de traduire l'ouvrage en entier, conformément au texte indien, tel que le Bouddha l'expliqua dans quatre lieux célèbres : 1° Dans la ville de la Maison du roi (Râdjagrîha), sur le pic du Vautour (Grïdhra koûta parvata) ; 2° dans le jardin de Ki-kou-t’o (Anâthapindika) ; 3° dans le palais du roi des Dévas Ta-hoa-tseu'ts'aï (Paranirmita vaçavartitâ) ; 4° Dans le couvent des Bambous (Vênouvana vihâra) de la ville du roi (Râdjagrïha). Le Bouddha tint en tout seize assemblées solennelles, et les textes (de la Pradjñâ) dont