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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

L’empereur Hiao-wen-ti de la dynastie des seconds Weï (471-476 après J. C.), ayant transporté sa cour à Lo-yang, construisit, au nord du mont Chao-chi-chan, le Couvent du petit bois (Chao-lin-kia-lan). A l’est, il s’appuyait sur un pic qui s’élevait au sud de la montagne sacrée Song-yo, et au nord, sur un sommet élevé, et trois rivières lui formaient une ceinture. On ne voyait partout que des rochers escarpés et des sources retombant en brillantes cascades. Des sapins élancés, des bambous élégants étaient réunis par des lianes et Tonnaient un rideau de verdure. Des canneliers, des cyprès et des saules mariaient leur ombre et donnaient à tout le paysage de la majesté, de la grâce et de la fraîcheur. C’était vraiment un des sites les plus délicieux de tout l’empire. La tour occidentale se distinguait par la pureté et l’élégance de sa construction. C’était là que Pou-ti-lieou-tchi (Bôdhiroutchi) traduisait les livres sacrés ; c’était là aussi que Bhadra, le célèbre maître de la Dhyâna, se livrait à la méditation. On voyait jadis une tour qui renfermait leurs restes ; mais sur la fin de la période Ta-nic (605-617), des brigands la détruisirent par le feu, sans cependant brûler les riches couvents qui se trouvaient à l’entour. Au bas d’un monl qui s’élevait au nord-ouest, au sud-est du district de Heou-chi, dans la vallée Fong-hoang-kou (la vallée du Phénix), se trouvait le village de Tchin, qu’on appelait aussi Tchin-pao ; c’était le pays natal du Maître de la loi.

Le vingtième jour de la neuvième lune (657), en automne, le Maître de la loi adresse à l’empereur une