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LIVRE NEUVIÈME.

servit à mille religieux un repas maigre, pendant lequel les neuf troupes de musiciens, rangées devant le palais Fo-tien (ou palais du Bouddha), firent entendre d’harmonieux concerts. La multitude ne se dispersa que le soir.

Le seizième jour, le Maître de la loi, accompagné de la foule de ses disciples, se rendit au palais pour remercier l’empereur de l’inscription.

Hiouen-thsang avait jadis été malade par suite du froid glacial qu’il avait éprouvé en franchissant le mont Sioaechan (Mousour dabaghan) et les monts Tsong-lingy mais les secours de la médecine lui avaient rendu la santé.

Dans la cinquième lune, ayant cherché le frais pour se soustraire aux chaleurs accablantes de l’été, il sentit son ancienne maladie se réveiller et présenter les symptômes d’une affection incurable. Les religieux et les laïques en furent profondément affligés. Dès la première nouvelle de cet événement, l’empereur envoya plusieurs médecins du palais pour lui donner des soins. Tous les jours, des courriers officiels se succédaient d’heure en heure pour l’informer de l’état de sa santé. Un père affectueux n’aurait pas montré plus de sollicitude pour son fils. Les médecins du palais ne le quittaient ni le jour ni la nuit. Enfin, au bout de cinq jours, le Maître de la loi se trouva mieux, et alors le calme revint dans l’âme des personnes du dedans et du dehors.

Hiouen-thsang, ému des bontés de l’empereur, lui adresse une lettre pour lui en témoigner sa reconnaissance. L’empereur le félicite de son heureux rétablissement