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VIE ET VOYAGES DE HIOUEN-THSANG.

midi de la porte du couvent Hong-fo-sse, un Feou-thou (un Stoûpa) en pierre, pour y déposer les livres et les statues qu’il avait apportés des contrées occidentales. Il craignait, vu la fragilité des générations, que les livres ne vinssent à se disperser et à se perdre « ou ne fussent exposés aux ravages du feu.

Cette tour devait avoir trois cents pieds de hauteur, pour qu’elle fût digne de la majesté d’un grand royaume, et devînt un jour un des plus beaux monuments de la religion de Çâkyamouni. Avant d’en commencer la construction, il adressa un placet à l’empereur, qui lui envoya de suite une réponse favorable par Li-i-fou, l’un de ses secrétaires intimes.

L’empereur donna les ordres nécessaires pour que les pieuses intentions du Maître de la loi lussent remplies, sans qu’il éprouvât ni peine ni fatigue. Chaque face de la tour avait cent quarante pieds de large, et, dans sa construction, on avait imité fidèlement la forme adoptée dans l’Inde. Elle avait cinq escaliers et était surmontée d’une coupole ; sa hauteur totale était de cent quatre-vingts pieds. Au centre de chaque étage, il y avait des grains de che-li (çarîras) « reliques, » tantôt mille, tantôt deux mille ; environ dix mille en tout.

À l’étage le plus élevé, on avait construit une chambre en pierre qui, à la face méridionale, portait deux planches (en métal) où étaient gravées les deux préfaces composées par l’empereur et le prince royal. L’écriture de ces inscriptions était due au pinceau élégant de Tchou-souï-lang, ministre d’état et prince du Ho-nan.